Les travaux ethno-anthropologiques émanant de l’EFEO ont en commun d’accorder une grande importance aux connaissances spécifiques relevant d’une « aire culturelle ». Ils impliquent de longs séjours et la pratique des langues parlées sur le terrain, fondements d’une ethnographie fine.
Catherine Scheer, maître de conférences, spécialiste en anthropologie des hautes terres de l’Asie du Sud-Est
L’ethnographie fut initialement l’œuvre de « correspondants » de l’EFEO : missionnaires, administrateurs coloniaux ou militaires. Pour guider leurs enquêtes, l’Ecole publie en 1900 les carnets d’Instruction pour les collaborateurs de l’EFEO, conseillée en cela par Marcel Mauss et Lucien Lévy-Bruhl.
à gauche : Document conservé aux archives de l’EFEO.
Document conservé aux archives de l’EFEO.
En 1937 est créé un Service d’ethnologie et de paléoethnologie, dirigé depuis Hanoi par Paul Lévy. Cette création, qui correspond à l’essor de la discipline, marque l’arrivée d’ethnologues professionnels, tels Charles Archaimbault qui entreprend une ethnohistoire comparée des « chefferies lao ».
à gauche : Charles Archaimbault (à droite) lors de la Fête des Eaux au Champassak en 1952.
Charles Archaimbault (à droite) lors de la Fête des Eaux au Champassak en 1952.
Suite aux indépendances indochinoises, l’EFEO procède à un redéploiement à la fois géographique et thématique. Alors que ses recherches s’étendent dans l’espace, allant du sous-continent indien jusqu’au Japon, les questionnements se démultiplient.
à gauche : Oracle durant un rite du feu annuel étudié par Anne Bouchy (cliché) à Dainichi-ji, Japon, en 2008. 100 c. (source « Des expériences autres du monde », ASSR, 145, 2009, 51-72).
Oracle durant un rite du feu annuel étudié par Anne Bouchy (cliché) à Dainichi-ji, Japon, en 2008. 100 c. (source « Des expériences autres du monde », ASSR, 145, 2009, 51-72).